La surtaxe américaine pourrait faire baisser de 200 000 véhicules les exportations depuis l’Europe
- La nouvelle surtaxe américaine de 25% sur les véhicules importés depuis l’UE et la Grande Bretagne et imposée depuis le 5 avril par l’administration américaine met la lumière sur les flux de véhicules entre ces deux régions du monde.
- En 2024, selon le calcul d’Inovev, environ 860 000 véhicules particuliers ont été exportés depuis l’Europe : 730 000 véhicules de l’Union Européenne et 130 000 véhicules depuis la Grande Bretagne. Selon Eurostat et la SMMT, un peu plus de 900 000 véhicules ont été exportés depuis l’Europe : 806 000 depuis l’Union Européenne (source Eurostat) et 102 000 depuis la Grande-Bretagne (source SMMT). Les USA sont la première destination des exportations de véhicules européen, représentent environ 21,5% des exportations totales européennes.
- Parmi ces véhicules exportés, 42% sont de segments D, 28% de segment E et 20% de segment C. Les premiers groupes automobiles exportateurs sont les constructeurs allemands : 26% du groupe VW, 24% de Mercedes et 19% de BMW. Suivent les groupes Geely (en fait Volvo) avec 13% des exports et le groupe Tata (Land Rover, Jaguar) avec 12%.
- Quel impact pourrait avoir cette nouvelle surtaxe sur les exportations européennes vers les USA ? Elle dépendra dans un premier temps de la durée de cette mesure : 1 mois ? 1 an ? Plus ? La durée de cette mesure pouvant être dépendante des pressions que pourraient exercer à la fois les industriels sur le sol américain (constructeurs et chaînes de fournisseurs) mais aussi les réseaux de distributeurs qui risquent de voir des baisses de ventes à court terme (dans l’hypothèse où il n’y a PAS de report vers des modèles produits sur le sol américain). De plus, le taux de cette surtaxe pourrait également varier dans le temps si des négociations s’ouvrent entre les USA et l’Europe. Si cette surtaxe était amenée à courir sur toute l’année 2025 au taux constant de 25%, Inovev estime que les exportations pourraient baisser de 200 000 unités par rapport à 2024.
- Les véhicules de segments C et D pourraient être les plus touchés, tels que les Mercedes GLC (SUV de segment D), Volvo XC60 (SUV-D), Mercedes C-Class (Sedan-D) ou Audi Q3 (SUV-C), qui sont dans le TOP 5 des véhicules exportés depuis l’Europe et pour lesquels une hausse des taxes pourraient impacter de manière significative le prix de vente final et donc une partie de la clientèle. De plus, certains constructeurs pourraient être tentés d’interrompre les livraisons de leurs véhicules dans l’attente d’une meilleur visibilité sur la durée de cette mesure.
- Si cette mesure était amenée à perdurer au-delà de 2025 (voire 2026), les constructeurs européens pourraient ajuster leurs stratégies industrielles : transfert de production de certains modèles, ajout de lignes de production en cas de saturation de capacités, voire construction d’une nouvelle usine. D’autant plus que pour les constructeurs allemands, d’autres usines hors Europe sont également concernées, principalement au Mexique. Ces sujets relatifs aux usines de production seront analysées plus en détail dans la prochaine édition des AutoAnalyses.